Dans mon dernier article, je vous partageais mes 6 étapes clés pour réussir la création d’un site WordPress. Aujourd’hui nous allons détailler une partie de l’étape 1 pour cadrer notre projet à l’aide de l’outil Benchmark.
Dans la suite de cet article, nous reprendrons notre exemple du site pour Pacassio, notre fabuleux artiste peintre.
1. C’est quoi le Benchmark ?
Quand on se lance dans un projet de création ou de refonte de site internet, nous devons nous interroger sur les fonctionnalités qui sont indispensables pour nos visiteurs et étudier l’expérience utilisateur dans son ensemble. Mais par où commencer ? Le plus simple est d’aller voir ce que font les autres et comparer !
En informatique, le benchmark est un outil qui permet de mesurer les performances d’un système pour le comparer à d’autres. En d’autres termes, dans notre cas, c’est l’outil qui va nous permettre de comparer notre site à ceux de nos concurrents.
Le benchmark est un outil de travail « théorique ». Nous n’utiliserons pas de logiciel pour le réaliser. Il existe bien des façons d’utiliser cet outil, je vous présente ici ma méthode personnelle. Chacun est libre d’adopter son propre procédé et de l’adapter à ses usages et contraintes.
Nous allons réaliser notre benchmark en 4 étapes :
- Préparation
- Collecte
- Analyse
- Conclusion
2. Préparation du Benchmark
Nous avons toujours une idée de ce que l’on veut faire « en gros ». Nous connaissons notre point de départ, point zéro ou notre site déjà existant, mais avons-nous pensé à tout ? Nos idées sont-elles pertinentes et cohérentes avec nos objectifs ? Le benchmark nous permettra de répondre à ces questions.
Dans un premier temps, nous allons donc lister ce qui nous paraît indispensable dans notre tableur favori. J’utilise Google Sheets pour créer un tableau et lister les fonctionnalités que je souhaite pour mon site internet. Je créer une colonne pour compter le nombre de fois où je vais rencontrer cette fonctionnalité chez les autres et une colonne pour calculer automatiquement le pourcentage.
Voici ce que ça donne pour notre exemple :
Je prépare également un onglet modèle que j’utiliserai pour chaque site auditionné. Il répertoriera les points forts et les points faibles de mes concurrents.
Voir le fichier sur Google Drive.
Voilà nous sommes prêt pour collecter les données de nos concurrents.
3. Collecte des données
Le but ici est de compléter nos tableaux. Pour chaque site visité, nous dupliquerons le tableau Points forts / Points faibles.
Nous allons visiter 4 à 5 sites minimum, et jusqu’à 10 si nous avons beaucoup de concurrents. Nous tenterons de cibler des sites relativement différents pour tirer le meilleur parti de notre outil.
Vous n’avez aucune idée de qui visiter ? Votre moteur de recherche favori sera votre meilleur ami. Essayez toujours de prendre au moins un site très bien référencé avec les mots clés que vous allez utiliser.
Rendons nous maintenant sur le premier site et faisons un premier tour du propriétaire. Il est important de rester dans la peau du visiteur dans un premier temps.
Complétons d’abord notre tableau numéro 2, celui qui référence les points forts et les points faibles.
Dans les points forts, on note tout ce que l’on aime en tant que visiteur, ce qui nous donne envie de naviguer sur le site et ce qui nous pousse à utiliser les fonctionnalités disponibles.
Dans les points faibles, on note au contraire tout ce qui nous rebute, ce qui perturbe notre navigation et nous donne une mauvaise impression.
Voici une liste non exhaustive des éléments que nous pourrions évaluer :
- vitesse d’affichage,
- attrait général (design)
- couleurs,
- photos/images,
- fonctionnalités disponibles,
- discours commercial / ligne éditoriale (ton utilisé…etc…),
- pertinence des contenus (articles de blog…),
- adaptabilité sur mobile,
- navigation entre les pages (arborescence claire ou pas),
- …etc… tout élément qui nous semble pertinent par rapport à son activité.
Voici ce que l’on pourrait obtenir :
Voir le fichier sur Google Drive.
On note ici que sur ce site, il y a une fonctionnalité à laquelle nous n’avions pas pensé : les boutons de partage sur les réseaux sociaux pour partager facilement les articles de blog et les oeuvres du portfolio. On rajoute cette fonctionnalité dans notre tableau qui liste l’ensemble de celles-ci. Nous en profitons pour compléter ce tableau également. On ajoute 1 au nombre de site visités et 1 à chaque fonctionnalité rencontrée.
On répète l’opération pour chacun des sites visités.
4. Analyse des données collectées
Super, on a fini de visiter tous les sites ! Il était temps 🙂
Grâce au tableau des fonctionnalités, nous pouvons rapidement voir les fonctionnalités indispensables : ce sont celles qui sont les plus utilisées. Ici : le portfolio, le blog, le formulaire de contact, la liste des exposants…
On passe en surbrillance celles que l’on souhaite voir apparaître sur notre site internet.
Que faire de mon benchmark pour les fonctionnalités auxquels nous avions pensé et qui ne sont disponibles nulle part ?
Ah ! Hé bien dans ce cas, il y a 2 solutions :
- nous avons peut-être imaginé à une fonctionnalité originale qui nous distinguera de la concurrence,
- cette fonctionnalité est peut-être non pertinente, inutile ou trop complexe à mettre en oeuvre ou à entretenir.
Pour savoir si c’est l’idée du siècle ou l’idée « poubelle », il faut prendre plus de recul et analyser plusieurs choses :
- est-ce vraiment pertinent pour le visiteur ? qu’elle est la valeur ajoutée ?
- est-ce que l’on peut la mettre en place ? (complexité, coût…)
- est-ce qu’elle demande des actions de la part de l’administrateur ? (publications, mises à jour, maintenance…) et est-ce que j’ai les moyens de l’entretenir ?
Bref, nous devons définir les forces et les faiblesses de notre fonctionnalité. Nous pouvons le faire avec l’outil SWOT qui est le plus pertinent dans ce cas. Je vous en parlerai certainement dans un autre article. Si ça vous intéresse, vous pouvez commencer par consulter cet article sur Wikipedia.
Passons ensuite à l’étude des points forts / points faibles. Notre but ici est de lister tous les points forts que nous avons rencontré et de les prioriser. Nous faisons une liste dans notre tableur et nous attribuons une note de priorité à chaque point fort (0 = priorité nulle => 10 = priorité absolue).
Notre analyse est presque terminé, il nous reste plus qu’à faire le bilan de tout cela.
Voir le fichier sur Google Drive.
5. Conclusion
Nous pouvons maintenant ajouter à notre document de cadrage du projet :
- la liste des fonctionnalités pertinentes souhaités,
- la liste des points forts avec les priorités pour la conception.
Grâce à cela, nous sommes maintenant capable de réaliser une évaluation budgétaire pour la réalisation et l’intégration de tous ces éléments. Votre prestataire web, comme l’Agent 3W par exemple, pourra vous quantifier cela.
Si jamais le budget était trop serré, nous pouvons découper le projet en plusieurs étapes :
- Phase 1 : le site internet avec les fonctionnalités et les points forts vitaux, (merci la liste des priorités)
- Phase 2 : intégration des fonctionnalités et points forts moins prioritaires,
- Phase 3 : intégration des derniers éléments et mise à jour de l’existant,
Un site internet est fait pour vivre longtemps. Personne n’a envie d’investir de l’argent et du temps dans un outil que l’on va laisser à l’abandon. Découper son projet en plusieurs phases permet de le faire évoluer dans le temps, d’apporter du neuf à vos visiteurs (impact positif) et de réévaluer nos idées selon les modes. Il permet aussi de soulager le porte monnaie en étalant la réalisation dans le temps.
Vous comprenez maintenant pourquoi je vous demande une liste de sites de vos concurrents et de sites que vous aimez. J’évalue pour vous les fonctionnalités nécessaires, leur pertinence et cela me permet de cerner le style de design que vous souhaitez pour votre site internet.
Bon et si je suis pressé et que je n’ai pas le temps de remplir des cases ?!!
On peut toujours faire une étude rapide sans tableau avec une feuille blanche et un crayon. On note vite fait ce qui nous interpelle quand on visite les sites internet des autres. C’est ce que je fais quand je dois réaliser une estimation rapide sans plus d’infos.